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Soil Capital fédère 1 000 agriculteurs autour de la rémunération carbone

Pour répondre à l’engouement des agriculteurs, Soil Capital a levé 2 M€ de fonds lui ayant permis notamment de doubler ses effectifs, qui atteignent désormais 25 collaborateurs (ici, l’équipe presque au complet). © SOIL CAPITAL

Pour sa première saison, Soil Capital Carbon, le programme de rémunération carbone de la société belge Soil Capital, tire un bilan plus que positif, avec 15 000 t de CO2eq ayant pu être stockées par 150 exploitations. Pour la saison 2, 1 000 agriculteurs sont désormais engagés.

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Un an après son lancement, la société belge Soil Capital tire un premier bilan positif de son programme de rémunération carbone Soil Capital Carbon. Pour sa première saison, 150 agriculteurs ont adhéré au programme pour une surface totale engagée de 35 000 ha. Près de 15 000 t de CO2eq ont ainsi été stockées.

« On a été étonné de constater lors de la réalisation des diagnostics de référence qu’un tiers des agriculteurs étaient déjà des séquestrateurs net de carbone à l’échelle de leur ferme », affirmait Chuck de Liedekerke, cofondateur et CEO de Soil Capital, le 16 septembre en visioconférence de presse. Ce constat est d’autant plus prononcé en semis direct avec 77 % des exploitations stockant initialement du carbone, en moyenne 1,2 à 1,3 t CO2eq/ha, et en agriculture biologique avec 85 % des exploitations séquestrant du carbone (en moyenne 1 t CO2eq/ha).

Chuck de Liedekerke, cofondateur et CEO de la société belge Soil Capital. ©

SOIL CAPITAL

Un fort intérêt des agriculteurs

Et l’engouement des agriculteurs pour la démarche ne s’est pas fait attendre. « Plus de 800 agriculteurs ont présenté de l’intérêt pour notre programme, bien au-delà de notre objectif de 150, relate Chuck de Liedekerke. On s’est donc donné les moyens de répondre à cette demande et on est désormais en capacité d’accueillir 1 000 agriculteurs pour la prochaine saison. »

Cette jauge de 1 000 agriculteurs permet également à la société d’assurer une rémunération minimum de 27,50 € par tonne de carbone séquestrée ou évitée. « On n’engage les agriculteurs que si l’on peut leur assurer ce revenu minimum », signale-t-il. Aujourd’hui, sept entreprises sont engagées dans l’achat de certificats, dont le premier brasseur mondial, AB InBev, et l’Oréal Paris.

Un simulateur en ligne et gratuit

Pour accompagner la demande des agriculteurs, la société a en effet levé 2 M€ de fonds ayant permis notamment de doubler ses effectifs qui atteignent désormais 25 collaborateurs.

Un simulateur d’empreinte carbone, baptisé « Simone », en ligne et gratuit, a également été lancé. « En cinq à dix minutes, un agriculteur peut déterminer son empreinte carbone et la potentielle rémunération pouvant être générée par ses pratiques, explique-t-il. C’était une demande de nombreux agriculteurs qui ne voulaient pas s’engager sans savoir dans quoi ils mettaient les pieds. »

Un tour de France en fin d’année

Pour aller plus loin dans l’accompagnement des agriculteurs, la société souhaite désormais partager davantage ses connaissances en matière de pratiques vertueuses. « On a récolté beaucoup d’informations sur les pratiques séquestrantes de carbone, on va les partager avec les agriculteurs en créant notamment des rencontres entre des agriculteurs et des champions du stockage du carbone », détaille-t-il. Un tour de France est d’ailleurs prévu pour la fin de l’année afin d’aller à la rencontre d’un maximum d’agriculteurs.

« On a enfin avec des données chiffrées une preuve certifiée que les agriculteurs font partie de la solution au défi climatique. Ça s’applaudit, ça s’encourage. Et pour continuer d’avancer, nous devons apprendre ensemble et mettre toutes les chances de notre côté avec les agriculteurs », conclu Chuck de Liedekerke.

Lucie Petit

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